Non, la Côte d’Ivoire n’est pas le paradis.
Sinon, vous n’y auriez accès qu’après la mort et par la seule grâce de Jésus Christ.
Un simple passeport ne suffirait pas.
Non, toutes les surfaces ne sont pas pavées ou bitumées.
La fille-là n’a pas menti, on a aussi la poussière chez nous !
Bien moins que chez vous, je vous l’accorde, mais on a notre ration.
Ceux qui vous font croire le contraire ou vous charrient, ou vous mentent parce qu’ils s’ennuient de la vraie vie.
Champion de désordre, c’est nous !
Car oui, on a ici aussi des gens à qui « les réseaux sociaux donnent des couilles virtuelles. » Ils sont forts dans les bavardages, les coachings à deux balles, les gbairais* de tous genres.
Ceux-là, vivent dans et pour le métavers ; parce que, parfois, leur réalité est terrible !
C’est un exutoire pour eux d’échanger avec vous des piques numériques.
Oui, on a des chômeurs ! Beaucoup de chômeurs avec un iPhone seconde main et un pass internet.
Oui, on a des analphabètes qui ne comprennent pas le second degré. Près de 50% même selon mon vié père Armand Gauz.
Mais rassurez vous, bien que analphabètes rime avec bêtes, ils ne le sont pas tous au point de vous garder rancune pour avoir huer nos éléphants à la dernière CAN. Jeter des tomates à nos pachydermes boiteux, on le fait nous-mêmes chaque jour ici. Ça chauffe pas.
N’empêche, du camp de cons, vous allez certainement rencontrer un ou deux. Je vous l’ai dit plus haut, ils ne lisent pas entre les lignes et connaissent le second degré que s’il est gravé sur une bouteille de Pastis. Donc votre yako s’ils sont en bande tel un demi pack de Vody* .
Car non, tous les Ivoiriens ne sont pas hospitaliers !
Arrêtez ça aussi !
On est ensemble, mais on n’est pas mélangé…
Il n’y pas de conscience nivelée qui veut que tous les Ivoiriens aient le même caractère, la même manière de réfléchir, la même tolérance, le même parti unique…quoique.
Non, vos tik-tokeurs vous mentent également quand ils vous présentent un chauffeur de taxis courtois à l’excès, des caissières de supérettes ultra souriantes, ou des voisines qui viennent spontanément vous aider à cuisiner.
C’est pas toujours vrai, gar !
Nou Prézi aussi a trop les game de routes bizarres !
Ici, le chauffeur de wôrô-wôrô peut te sortir des noms d’oiseaux parce que tu n’as pas prévenu que tu avais un gros billet ; une caissière peut te lancer un tchrrrrrr* jusqu’à Douala parce que tu insistes pour récupérer tes 35f autrement qu’en bonbons sucettes ; et quand mes noucis* d’Abobo gare vont tomber sur vous dans une rue bondée de monde, là vous allez comprendre la définition de non-assistance à personne en danger.
Bon je dis ça, mais quand je vois vos gens s’extasier sur une autoroute du nord que nous on trouve boursouflée, devant l’eau courante, ou devant un banal service rendu… je me dis que ce dois vraiment être l’enfer, chez vous !
Quelque part , dans une chic rue du Contineng